vendredi 29 juillet 2011

La querelle des Nymphes


REPRÉSENTATION THÉÂTRALE
Parc du Domaine d'ô - Montpellier
3 juillet 2011
En partenariat avec l'association Artopos

Pour citer cet article :
Caroline Millot, « Jacques-Philippe Mareschal ingénieur du roi et architecte au XVIIIe siècle », thèse de doctorat, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Daniel Rabreau, vol. 1 (2 vol.), 2011.


Comme pour le théâtre dit classqiue, la pièce respecte les trois unités de valeurs que sont le temps, le lieu et l'action. La représentation dure une vingtaine de minutes soit le temps qu'une chandelle se consume. L'intrigue se déroula en 1771 au château de Marsillargues; elle concerne la suprématie de la beauté de deux fontaines voisines et rivales : la fontaine du Peyrou de Montpellier et celle des Jardins de la Fontaine à Nîmes. Suivant ce principe, nous vous proposons « la querelle des Nymphes » de 1771, représentant, en vers, la dispute entre la fontaine de Nîmes et celle de Montpellier. Selon les recherches menées en thèse d'histoire de l'art par Caroline Millot, ce dialogue fut écrit par un anonyme, étranger de passage en Bas-Languedoc. Il est probable qu'il est été écrit par une personne de l'entourage de Mareschal. La querelle des Nymphes fut donc jouée, une première fois, au Château de Marsillargues, dans le salon du marquis de Calvisson, en janvier 1771. Il faut savoir que Marsillargues est à égale distance des deux villes querelleuses et que le salon du marquis comporte une fontaine. Le texte fut adressé, en date du 14 mars 1771, à un membre de l'académie des Belles-Lettres de Nîmes. Il est actuellement conservé aux archives départementales du Gard et exprime à lui seul toute l'émulation qu'il y eu autour de ces deux fontaines monumentales.


Présentation de la pièce par Alix Audurier-Cros de l'association Artopos,
Domaine d'O, Montpellier, CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez, 3 juillet 2011.

Prologue proposé par Jacqueline Rovira, Domaine d'O, Montpellier,
CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez, 3 juillet 2011.


La Bruyère indiquait en 1688 : « L'étude des textes ne peut jamais être assez recommandée, c'est le chemin le plus court, le plus sûr et le plus agréable pour tout genre d'érudition. Ayez les choses de première main ; puisez à la source ; maniez, remaniez le texte ; apprenez-le de mémoire; citez-le dans les occasions; songez surtout à en pénétrer le sens dans toute son étendue et dans ses circonstances ; conciliez un auteur original, ajustez ses principes, tirez-vous même les conclusions ».  
Les caractères


La Nymphe de Montpellier ( Frédérique Dupuis), Domaine d'O, Montpellier,
CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez, 3 juillet 2011.

La Nymphe de Nîmes (Caroline Millot), Domaine d'O, Montpellier,
CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez, 3 juillet 2011.

La Nymphe de Nîmes et de Montpellier en grande dispute, Domaine d'O, Montpellier,
CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez, 3 juillet 2011.

A propos, la Nymphe de Vaucluse s'avance, Domaine d'O,
Montpellier, CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez, 3 juillet 2011.

La Nymphe de Vaucluse jugeant celle de Montpellier, Domaine d'O, Montpellier,
CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez, 3 juillet 2011.

Verdict de la Querelle des Nymphes, Domaine d'O, Montpellier,
CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez, 3 juillet 2011.

Salutation au public, Domaine d'O, Montpellier,
CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez, 3 juillet 2011.

Anais Carvalho, Alix Audurier-Cros & Caroline Millot, Domaine d'O, Montpellier,
CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez,  3 juillet 2011.

Anais Carvalho, Alix Audurier-Cros , Caroline Millot & Frédérique Dupuis, Domaine d'O,
Montpellier, CM & association Mareschal, cliché Art'hur Jez, 3 juillet 2011.

REMERCIEMENTS 
Anaïs Carvalho  - Pour ses sages conseils et ses si doux propos
Frédérique Dupuis - Pour son investissement et son dynamisme
Jacqueline Rovira - Pour sa patience et son investissement
Sébastien Andary - Pour ses encouragements et raccords techniques
Paul-Loup Vatton - Pour les images qu'il a su saisir et dont nous profitons ici
Eliane Vieljeuf - Pour ses recommandations en diction et articulation
Rosa Inacio - Pour la réalisation des costumes
Jean-Louis Frégine - Pour ses conseils de  mise en scène



Ces visites patrimoniales, sur le thème de l'Eté, dans le parc du domaine d'ô n'auraient pu se faire sans la participation active des membres de l'association ARTOPOS. Je pense à Alix Audurier-Cros que je remercie pour sa confiance et ses encouragements à poursuivre toujours un peu plus, mais surtout un peu mieux, nos projets. Aussi, nous remercions tout particulièrement Michel Badaud pour son inconditionnel soutien. Pour contacter l'association : ARTOPOS Jardin et Paysage
Association loi 1901
Boîte postale 22 
34725 St André de Sangonis 
artopos@gmail.com




 

Caroline Millot est l'auteur de la représentation de la « Querelle des Nymphes ».
L'ensemble de la création et ses dérivés sont un modèle déposé.

Toute reproduction, même partielle, du contenu du site est interdite sans l'autorisation écrite du responsable de l'association Mareschal. Pour toute demande, adressez-vous, à asso.mareschal@gmail.com

Les Jardins de la Fontaine - Nîmes

VISITE GUIDEE


Les jardins de la Fontaine, à Nîmes, de Jacques-Philippe Mareschal : un héritage bousculé par le progrès des arts au XVIIIe siècle.

Par Caroline Millot
Docteur en histoire de l'art

Pour citer cet article :
Caroline Millot, « Jacques-Philippe Mareschal ingénieur du roi et architecte au XVIIIe siècle » dans Carnets de la recherche, Regards sur le patrimoine, Edition de l'Espérou, tome 2, Montpellier, 2008, p. 51 à 75.





Ainsi que nous faisons pour la ville de Montpellier, l'association Mareschal se réserve avec grand plaisir des temps de visites dans la ville antique de Nîmes. Les visites sont assurées par Caroline Millot, docteur en histoire de l'art de l'Université de Paris I et directrice des projets de l'association Mareschal. Le sujet de  master 2 de Caroline Millot, sous la direction du Professeur d'histoire moderne Michèle-Caroline Heck (Université Montpellier 3) s'est tout naturellement porté sur l'activité de Jacques-Philippe Mareschal à Nîmes au XVIIIe siècle. Ensuite, les travaux d'investigation menés en thèse de doctorat (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Centre Ledoux) sont venus consolider les précédentes recherches. Fruit de cinq années de travail consacré en partie sur ces jardins, la visite se déguste tel un fruit à point mûr encore fraichement cueilli.

Sculpture de Diane, Jardins de la Fontaine, Nîmes, cliché Caroline Millot, 2008.
La production graphique de Mareschal pour la réalisation de ces jardins est éparpillée dans des centres d'archives municipaux, départementaux et nationaux accentuant ainsi la recherche sur ce jardin. Le plan ci-dessous montre clairement l'axe central prévu l'ingénieur Mareschal. Cet axe correspond à l'ancien cours Neuf et à l' actuel boulevard Jean Jaurès.


Plan de l'agrandissement de la ville de Nîmes, Jacques-Philippe Mareschal, Archives départementales C 4040, cliché Caroline Millot, 2007.

Vers 1980, l'historienne Anne Blanchard a mis en avant l'importante carrière de Mareschal, dans Les ingénieurs du roi de Louis XIV à Louis XVI et le Dictionnaire des ingénieurs militaires 1691-1791.  La longue profession de cet ingénieur, ponctuée d'une quinzaine de réalisations, restait encore mal connue ou succinctement abordée dans les ouvrages édités. La carrière de Jacques-Philippe Mareschal, couvrant soixante-dix années fut longue, riche et variée. Il travailla au service de trois rois : Louis XIV, principalement Louis XV et dans une moindre mesure pour le roi Louis XVI, à qui il ne présenta qu'un plan actuellement recensé. Les productions architecturales et graphiques de Jacques-Philippe Mareschal s'étendent sur les parties est et sud de la France actuelle. La majorité des édifices construits par ce dernier ingénieur est encore en élévation à ce jour, et la moitié est classée « Monument Historique ». Ce jardin en est un bel exemple.


Le spécialiste de l'architecture romaine Pierre Gros souligne : L'histoire de la découverte, de la fouille et de l 'aménagement de très beau site, entre 1738 et 1745, est exemplaire, tant par ses contradictions que par son résultat, des difficultés auxquelles se heurte l'intégration des vestiges antiques dans l'ordonnance monumentale d'une cité active, mais traditionnellement soucieuse de mettre en valeur son patrimoine archéologique. Selon l'état de cette recherche, Jacques-Philippe Mareschal exécuta une dizaine de plans environ, entre 1741 et 1774, pour la construction des Jardins de la Fontaine de Nîmes. Espace totalement recréé, ces jardins traduisent la conception de son créateur. La fouille du site, autour de la source vauclusienne dédiée à Nemausus, divinité topique, commença en 1738, en même temps que les fouilles d'Herculanum. A cette époque où les objets d'art intéressent principalement les amateurs d'art, la structure architecturale et hydraulique antique retient l'attention du directeur des fortifications Mareschal. En effet, il s'affiche, selon les récentes recherches menées, comme un antiquaire et ce selon la définition qu'en donnaient les personnages des Lumières. De nombreuses interrogations sur la construction des Jardins de la Fontaine sont soulevées. A Nîmes, les fouilles ont livré de multiples objets et sculptures. Cependant, que faire de la structure imposante alimentant anciennement la ville en eau ? L'ingénieur et le directeur des travaux publics de la province Mareschal a-t-il su trouver des moyens efficaces pour éviter la dégradation des vestiges antiques nîmois ? Ces Jardins s'intégraient dans un programme urbain d'alignement s'étalant jusqu'à l'actuel boulevard de la République, comme l'indiquent les plans de Mareschal de 1744, 1747 et de 1774. Initialement prévus, les terrassements, les lanternes, les pavillons et la mise en valeur de l'amphithéâtre n'ont cependant pas été effectués.


Structures antiques mises au jour au XVIIIe siècle, Restauration,
Jacques-Philippe Mareschal, cliché Caroline Millot, 2007.
Précurseur, en matière restauration, Mareschal proposa ainsi une présentation respectant la disposition hydraulique d'origine romaine. Il se révèle connaisseur en architecture romaine, mettant en valeur les vestiges de l'ancien sanctuaire augustéen. Il apparaît après analyse que le directeur des fortifications de Languedoc a effectué une restauration en accord avec la définition de son temps, c'est à dire avec des  ajouts considérables. Il est entendu que ces jardins ne sont pas une restauration, dans le sens moderne où on l'entend aujourd'hui. Dégageant les structures hydrauliques romaines, il les a réutilisées, en les renforçant et les a agrémentées d'ornementations : sculptures, plantations...  Incontestable oeuvre de style Louis XV, les Jardins de la Fontaine évoquent une notion de conservation des antiques et repose sur un concept de « monument historique » à l'heure où ce label n'existait pas. Depuis 1840, ces jardins sont classés « Monuments Historiques », la commission ayant été créée en 1937. Le jardin porte également le label de « Jardin remarquable ». Les récits de voyages, les plans de l'ingénieur Mareschal et autres apports historiques servent de support à la visite, en sus du paysage de verdure qu'offrent ces jardins français.

Élévation d'un des ponts qui traverse le grand canal, Jacques-Philippe Mareschal,
Archives municipales de Nîmes MS 550, cliché Caroline Millot, 2007.



Élévation d'un des ponts qui traverse le grand canal, Jacques-Philippe Mareschal, 
Jardins de la Fontaine, cliché Caroline Millot, 2009.


Les carnets de croquis, à consommer sans modération, sont conseillés lors des visites.



Pour toute demande de visite des Jardins de la Fontaine, 
s'adresser à Caroline Millot
asso.mareschal@gmail.com
Téléphone  06 59 64 42 48

Indiquer le nombre de personnes et
 la date de demande de visite des Jardins de la Fontaine


L'eau de Montpellier au XVIIIe siècle

VISITE GUIDÉE
Journées de Pays et des Moulins 2011

Thème national : Le patrimoine caché
Dimanche 19 juin 2011

Par Caroline Millot
Docteur en histoire de l'art

Faire partager les beautés de certains textes d'archives inédits me paraît essentiel. C'est pourquoi, je propose quelques explications articulées autour de cette « eau de Montpellier ». La Journée du Patrimoine de pays et des Moulins sera cette année encore une journée de dépaysement et de découverte à la rencontre d'un autre patrimoine, plus confidentiel, mais pas moins riche. Le thème de cette 14e édition est le patrimoine caché. Les secrets de fabrication et les savoir-faire, la face cachée de l'art de bâtir, les éléments dissimulés, les détails insolites, l'envers du décor, le patrimoine souterrain (caves, cryptes, troglodytes…), archéologique (fouilles, ruines, vestiges…), l'intérieurs de maisons et de leurs cours, les réserves de musées, les lieux et les mémoires oubliées furent dévoilés le temps d'un week-end. 


Cette Journée est coordonnée nationalement et grâce à l'action de délégations locales de Patrimoine-Environnement, Maisons Paysannes de France, Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins, CAPEB et les Architectes du patrimoine. Cette manifestation portant sur le patrimoine de l'eau, dont le sujet est d'actualité, est organisée dans le cadre de la manifestation nationale les Journées de Patrimoine de Pays et des Moulins.

L'eau à Montpellier au XVIIIe siècle
Les initiatives des Etats du Languedoc et de la ville associés en font le point d'aboutissement des grands travaux d'eau captée fort loin pour l'époque, à la source Saint-Clément, et qu'un aqueduc construit par Henri Pitot et imité du Pont du Gard fait affluer jusque là. Dans un de ses mémoire militaire destiné au marquis de Paulmy, l'ingénieur Jacques-Philippe Mareschal, en 1752, a recensé environ six puits à Montpellier. On soulignera que pour le siècle qui nous intéresse, le climat, la démographie et le paysage importaient aux yeux des ingénieurs et architectes du roi. Comme le cas de Mareschal en atteste, les forces militaires portaient toute leur attention sur la gestion de l'eau en tenant compte des contraintes. En 1984, un catalogue de l'exposition des Archives municipales de Montpellier, consacrée à Montpellier et ses fontaines (XVIII-XIXe siècles), a montré les enjeux de l'élément employé tant pour l'alimentation que pour les plaisirs des jeux.
Le choix du thème de l'eau pour l'histoire de l'urbanisme montpellierain au XVIIIe siècle est d'importance. Le belvédère de la promenade du Peyrou à Montpellier construit par Jean-Antoine Giral, l'aqueduc Saint-Clément d'Henri Pitot, tous ces ouvrages d'art ont été construits au cours du même siècle. L'alimentation en eau de la capitale provinciale était un point décisif. Les associations des termes de "patrimoine" et "eau" ne sont qu'à leur prémices sur une échelle de temps. La géographe Alix Audurier-Cros, en qualité de responsable du laboratoire de recherche d'Artpos de l'école d'architecture de Montpellier, par des études sur le patrimoine hydraulique des jardins a ouvert nombreux champs de réflexion sur l'essence, l'emploi, et les pratiques autour du patrimoine de l'eau. Bien évidemment, le climat méditerranéen, favorable à une attention toute particulière, révèle l'importance du caracrtère de la gestion de l'eau ou devrais-je dire des eaux. Par exemple, le thème de l'eau avait été retenu en 2007 pour la manifestation Rendez-vous au jardin. Plus techniquement, le 13e Congrès mondial de l'eau s'est tenu à Montpellier, au Corum, du 1 au 4 septembre 2008. 

Les vertus guérisseuses des eaux 
La faculté de guérison donnée à certaines eaux est bien connue. Ainsi que l'indique l'historienne Brigitte Caulier, on ne compte plus les pratiques préventives où l'eau rentre dans le rituel selon diverses modalités. Dans le Vivarais, il fallait boire de l'eau bénite la veille de Pâques et en Nivenais d'autres rituels s'y faisaient. Brigitte Caulier signale qu'en Languedoc-Roussillon, les lieux de cultes bien que peu nombreux, se partagent essentiellement entre les affections des yeux et les maladies de la peau.

L'Eau de Montpellier
D'après le Dictionnaire des symboles de Jean Chevalier, professeur de philosophie, « l'eau  peut guérir en raison de ses vertus spécifiques ». Les significations symboliques de l'eau, en général, peuvent se réduire à trois thèmes dominants : source de vie, moyen de purification, centre de régénérescence. Ces trois thèmes, selon le dictionnaire précité se rencontrent dans les traditions les plus anciennes et ils forment les combinaisons imaginaires les plus variées, en même temps que les plus cohérentes. Nous tenterons au travers de cette définition de saisir les limites de cette « eau de Montpellier ». Si les cultes sont concentrés autour des sources ou résurgences, on constate qu'à Montpellier, c'est plutôt autour des puits et des fontaines que l'attention est portéeLe lieu où se déroula notre visite guidée était à Montpellier, à l'angle de la rue du Puits des Esquilles et de la Vieille intendance. Ce lieu n'est pas fortuit. Les bienfaits de cette eau de Montpellier était attestée par douze médecins de Montpellier dont quelques noms seront cités lors de l'animation. Il ne semble pas que l'utilisation de cette eau de Montpelllier se réfère à des emplois religieux ou à des dates précises. 
Ancienne inscription notifiant la rue du Puits des Esquilles,
Montpellier,  cliché Caroline Millot, 2011.
Selon le Mercure de France de février 1770, le sieur Jean Saury avait obtenu le privilège de vendre cette eau. Il assurait qu' « elle réussissait particulièrement pour les maladies vénériennes ou encore les rhumatismes. Une analyse de l'eau, faîte par M. Cadet en avait démontré sa salubrité. Chez Demoiselle Canclaude, rue de la Vieille intendance et vis à vis le puits des Esquilles, il était possible de la trouver, cachetée et étiquetée  Eau de Montpellier ».


Au travers de l'oeuvre de Mareschal et d'extraits de journaux, comme le « Mercure de France » de 1770, l'association Mareschal retraça  la mémoire d'un lieu et d'une ressource. A la jonction de la Rue du Puits des Esquilles et de la Rue de la Vieille intendance, cette eau était donc vendue dans des fioles. Le titre de cette visite « L'eau de Montpellier au XVIIIe siècle » rappelle donc les vertus supposées de cette eau dont les enjeux sont multiformes. Nous soulignons l''importance de la médecine à Montpellier au Siècle des Lumières. Les bouteilles, contenant une pinte, étaient vendues au prix d'une livre et dix sols. La réputation de cette eau était telle qu'on pouvait également la trouver dans une boutique à Paris située sur le Boulevard de la Chaussée d'Antin.
"L'eau de Montpellier au XVIIIe s."
Caroline Millot, cliché Art'hur Jez, juin 2011.
"L'eau de Montpellier au XVIIIe s."
Caroline Millot, cliché Art'hur Jez, juin 2011.

"L'eau de Montpellier au XVIIIe s."
Caroline Millot, cliché Art'hur Jez, juin 2011.
"L'eau de Montpellier au XVIIIe s."
Caroline Millot, cliché Art'hur Jez, juin 2011.
"L'eau de Montpellier au XVIIIe s."
Caroline Millot, cliché Art'hur Jez, juin 2011.
"L'eau de Montpellier au XVIIIe s."
Caroline Millot, cliché Art'hur Jez, juin 2011.






































Des extraits de journaux livrent toute l'émulation qu'il y avait autour de cette eau. Pour une ville aussi ensoleillée que Montpellier, la maîtrise de l'eau et sa distribution dans la ville et les jardins étaient importantes. Il est à noter que des objets qui se réfèrent directement à cette eau sont conservés au Musée de la Pharmacie de Montpellier Albert Ciurana (Faculté de pharmacie de Montpellier). Les plans et les textes sélectionnés pour cette journée culturelle proviennent de la Bibliothèque nationale de France & des Archives départementales de l'Hérault. 

Le meilleur accueil a été réservé à cette découverte extraite des recherches menées lors de la réalisation de la thèse sur l'ingénieur Jacques-Philippe Mareschal. L'association Mareschal crée un évènement culturel qui aura sans aucun doute des répercussions. Suite à cette manifestation, un article a été commandé nous a été commandé par la direction du Musée de la Pharmacie Albert Ciurana. Article en cours de rédaction : à paraître prochainement dans la parution annuelle du Musée de la Pharmacie de Montpellier.


Naissance et développement de la faïence à Montpellier du Moyen Âge à l’époque moderne
La conférence donnée le 31 mai 2011 par Jean-Louis Vayssettes "Naissance et développement de la faïence à Montpellier du Moyen Âge à l’époque moderne" dans l'amphithéâtre de la Faculté de Pharmacie fut très enrichissante. Nous proposons quelques renvois bibliographiques de l'auteur au sujet de la faïence et de la céramique :
- VAYSSETTES (J.-L.). - L'industrie céramique dans la région de Montpellier : sources écrites, sources archéologiques : recherches des ateliers.- Mémoire de maîtrise d'Histoire de l'Art et d'Archéologie.- Aix-en-Provence, 1981 (dactylographié).
- AMOURIC (H.), BERNARDI (Philippe), VAYSSETTES (J.-L.). - Production et usages des céramiques architecturales en Provence et Languedoc du Moyen Âge à l'époque moderne. In : actes du VIe Congrès de l'AIECM2 (Aix-en-Provence, 13-18 novembre 1995), Aix-en-Provence : Narration éditions, 1997, p. 707-712.
-  AMOURIC (H.), VALLAURI (L.), VAYSSETTES (J.-L.). - Vanités de faïence : entre Provence et Languedoc, carreaux de céramique espagnols, XVe-XVIIIe siècle. Catalogue de l’exposition du Museon Arlaten. Arles : Museon Arlaten, 2000.
- VAYSSETTES (J.-L.). — La collection de céramiques montpelliéraines de l’apothicairerie de la Miséricorde. In : Regards sur le patrimoine hospitalier : apothicaireries, chapelles et mobilier. Arles, Actes sud, 2003, p. 182 à 191.

"L'eau de Montpellier au XVIIIe s." Présentation d'une faience de Montpellier, atelier
Artus-Siffre,  photographie association Mareschal, cliché Art'hur Jez, juin 2011.


"L'eau de Montpellier au XVIIIe s.", Vase produit dans l'atelier 
Artus-Siffre, photographie association Mareschal, cliché Art'hur Jez, juin 2011.
REMERCIEMENTS
L’évènement que nous avons organisé n'aurait pas été possible sans le concours de musées, des collectivités territoriales ou artisans. En accueillant très favorablement cette modeste manifestation, le Conseil Général de l'Hérault a soutenu l'association Mareschal pour l'organisation cette journée de rencontre autour du thème de l'eau de Montpellier et nous le remercions encore pour son investissement. Plus particulièrement, je remercie le conseiller général Monsieur Philippe Saurel, d'avoir soutenu et promu cet aspect commercial méconnu de l'eau de Montpellier (http://www.philippe-saurel.com/actualite/interventions/l-eau-de-montpellier-au-xviii-eme.html).


Sans  empiéter sur le Festival des Architectures Vives qui se déroulait le même week-end, cette journée nous a fait rapprocher les techniques et fait vivre des architectures. Elle n'aurait pu être si haute en couleur sans la participation de François Siffre, qui pour l'occasion nous a prêté un exemplaire d'une cruche en faïence de Montpellier qui était alors en exposition au Musée de la Pharmacie, le temps de l'exposition « les pots d'apothicaires ». Je lui rends hommage pour sa collaboration et sa sensibilité au patrimoine, qu'il soit architectural ou mobilier ... Comme l'indiquait très justement l'article du Midi-Libre du samedi 26 mars 2011 François Siffre redonne vie aux pots d'apothicaires. Pour plus de renseignement ou visiter l'atelier Artus-Siffre à Sainte-Croix de Quintillargues : http://www.atelier-artus-siffre.fr/

Nous remercions chaleureusement le Musée de la Pharmacie, et plus particulièrement Madame Marie-Sophie Guibert et Sophie Mary qui soutiennent notre action et dont nous nous souvenons de l'acceuil favorable du projet. C'est bien l'heureux hasard du calendrier qui a fait que notre animation sur l'eau de Montpellier et l'exposition des Pots d'apothicaires se produisent aux même dates.
Musée de la Pharmacie Albert Ciurana 
15 avenue Charles-Flahault 
34000 Montpellier
04 67 54 80 62
Ouverture le mardi et vendredi de 10h à 12h


Mes plus sincères remerciements s'adressent à Monsieur François Michaud, responsable du pôle Patrimoine du de l'Université Montpellier 1, pour ses conseils avisés. Je réserve une reconnaissance toute particulière à Mademoiselle Ninon Boulanger, étudiante à l'ENIHP d'Angers, pour son encouragement et sa collaboration précieuse tout au long de la mise en place du projet et de la rédaction de la brochure. Elle participa activement à la mise en place de l'animation, à l'accrochage des reproductions et à l’accueil du public. Par ailleurs, je tiens à remercier Monsieur Joseph-Mark Allison, étudiant en communication pour ses conseils. Aussi, je suis reconnaissante au jeune photographe Art'hur Jez pour les clichés qu'il a pris lors de la manifestation du  dimanche 19 juin 2011.



Pour télécharger la brochure « l'eau de Montpellier au XVIIIe siècle » publiée par l'association Mareschal :

L'évènement culturel fut annoncé dans :
Lien Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins
www.journeedupatrimoinedepays.com

"L'eau de Montpellier au XVIIIe s."
Caroline Millot, cliché Art'hur Jez, juin 2011.



Les plantes nommées Montpellier au XVIIIe siècle

PARCELLE A VOIR AU JARDIN PARTAGE DE LA CAVALERIE
28 rue de la Cavalerie - Montpellier











Par Caroline Millot
Docteur en histoire de l'art


Le jardin-partagé de la cavalerie : un mur-façade ou un jardin de l'intimité ?

Les jardins dans l'espace de la ville Montpellier et de ses alentours urbanisés sont précieux. Ils sont des lieux de ressource, pour l'habitant, à différents égards.

Certaines plantes, dont la répartition géographique dépasse Montpellier, sont nommées Plantes de Montpellier. Ce projet de valorisation des plantes, dédiées à Montpellier, a vu le jour dans le quartier des Beaux-Arts, plus exactement dans un jardin partagé. Le titre du projet est « Les plantes nommées Montpellier au XVIIIe siècle ». Le but de cette initiative est de faire mieux connaître ces plantes locales puis d'ajouter et partager, un brin d'histoire dans ce jardin. Le projet se fait en partenariat avec deux associations de quartier et le Jardin des Plantes de Montpellier. L'association Mareschal est à l'initiative du projet et l'association Beaux-Arts Pierre Rouge a fournit, par la convention qu'elle tient avec la Mairie de Montpellier, une parcelle de terrain du jardin partagé. Le Jardin des Plantes de Montpellier nous offre, d'une part les connaissances de Didier Morisot et ses recherches sur les plantes dédiées à Montpellier et d'autre part, la direction de jardin nous a délivré les plantes à mettre en terre au jardin partagé. Précédemment, une brochure « Les plantes dédiées à Montpellier et à ses savants » a été produite par Pascal Salze et Didier Morisot. Les plantes dont l'histoire est intimement liée à celle de Montpellier au XVIIIe siècle, sont encore trop peu connues du  grand public. C'est dans cet intérêt et dans celui de faire vivre ce jardin partagé des Beaux-Arts que cette initiative est née. 


Il y a ainsi une demie-douzaine de plantes, comme par exemple l'Aphyllante de Montpellier ou encore le Coris de Montpellier qui ornent ce jardin de quartier. Au côté de chaque plante, des étiquettes indiquent leur spécificité. Ce jardin partagé est à l'image du jardin des Plantes de Montpellier, un lieu de promenade que nous tachons de faire vivre. L'inauguration des plantes dédiées à Montpellier s'est faite symboliquement au printemps, le dimanche 16 avril 2011 en présence de Didier Morisot et Caroline Millot.


Afin de planter le décor de la fin du XVIIe siècle à Montpellier, Pierre Magnol (1638-1715), issu d'une famille d'apothicaire, proposait d'établir en 1689 des familles végétales. Une demeure porte encore son nom à Montpellier. Au 10 rue du Bayle, à Montpellier, se trouve, sur deux étages, l'hôtel particulier de Pierre Magnol. Selon le docteur Louis Dulieu, le XVIIIe siècle fut une des époques les plus brillantes. De nouvelles activités scientifiques apparurent comme l'astronomie, la météorologie, la physique, l'agriculture. Montpellier fut, un temps, le pôle méridional de la science française. Il est un fait que les jardiniers de Montpellier, pour le XVIIIe siècle, ont été en grande partie révélés par le père Xavier Azéma.




En 1706, la Société royale des Sciences de Montpellier fut aussi créée. Il y a une émulation scientifique autour des plantes, de la médecine et de l'architecture à cette époque. Un vaste réseau s'établit entre Paris, Montpellier et la Suède. Par exemple en 1735, le suédois Carl Von Linné (1707-1778), auteur de la nomenclature binominale, donne le nom de son ami Magnol à une plante qu'il nomme Magnolia.

Ces plantes toutes particulières, dont les récentes recherches ont été menées par Didier Morisot, donnent une identité forte à ce petit jardin du quartier des Beaux-Arts. Une approche botanico-historico-ludique a éclos et s'est ainsi développée au fil des mois. Pour répondre à la question posée en titre, Le jardin-partagé : un mur-façade ou un jardin de l'intimité ?, il n'y a qu'un pas à franchir de ce mur-façade, dressé au 28 rue de la Cavalerie, pour passer dans l'intimité de ce jardin partagé. En y pénétrant, chacun franchit ce pas. Il appartient au public de découvrir ce patrimoine végétal, de le fréquenter, l'analyser, l'observer, le dessiner ou encore de le faire connaître. Un dossier pédagogique est à votre disposition sur demande par mail à asso.mareschal@gmail.com.



Visuel de l'évolution de la réalisation de la parcelle 
dédiée aux plantes de Montpellier 


"Les plantes de Montpellier au XVIIIe s." Préparation du sol,
cliché Caroline Millot, février  2011.

"Les plantes de Montpellier au XVIIIe s." Préparation du sol, 
cliché Caroline Millot, février  2011.

"Les plantes de Montpellier au XVIIIe s.", Préparation du sol par le jardinier 
Bastian Richard, cliché Caroline Millot, février  2011.


"Les plantes de Montpellier au XVIIIe s."
cliché Caroline Millot, février  2011.


Je tiens à remercier pour leur collaboration précieuse et fidèle :
Didier Morisot - Invité d'honneur
Bastian Richard - Pour la réalisation de la parcelle de ces plantes dédiées à Montpellier
Claire Curely - Pour l'acceuil qu'elle a réservé aux visiteurs lors de l'inauguration
Ninon Boulanger - Secrétaire de l'association Mareschal, pour la réalisation de la rocaille
Sébastien Andary - Président de l'association Mareschal, pour son inconditionnel soutien
Gaby Houdin - Pour l'entretien de la parcelle dédiée aux plantes de Montpellier

Aussi, je ne m'étendrais pas sur les remerciements qui sont à présenter aux jardiniers, élément essentiel du jardin, qui colorent ce jardin au fil des saisons. Ma gratitude se porte à l'association de quartier Beaux-Arts Pierre Rouge et tout particulièrement à Pierre Buisson pour toute l'attention qu'il a porté à ce projet. Celui-ci dépasse quelque peu l'objet principal de notre association, tout en ayant comme fil conducteur le XVIIIe siècle que nous abordons par un autre aspect à savoir celui de la botanique. Bien évidement, cette action n'aurait pu se faire sans le soutien de la direction du Jardin des Plantes qui une fois de plus nous a témoigné sa sympathie. 


Je remercie les différents et nombreux partenaires :
- l'Université Montpellier 1 et l'équipe du Jardin des Plantes de Montpellier
- l'association Beaux-arts Pierre Rouge
- la direction des CCAS Montpellier
- la Maison pour tous Frédéric Chopin
- Montpellier Main Verte



Pour découvrir cette parcelle et consulter le dossier pédagogique, s'adresser à Caroline Millot
asso.mareschal@gmail.com
06 59 64 42 48


Pour plus de connaissance sur la thématique des jardins et des plantes au XVIIIe siècle, 
nous vous conseillons de suivre le cours public de la Cité de Chaillot :